Le Rothesay est l’une des nombreuses épaves qui jonchent le fond du fleuve St-Laurent. Sa proximité avec Montréal et Ottawa, l’accessibilité de l’épave depuis la rive, ainsi que le calme des eaux dans lesquelles elle baigne, en ont fait un des sites de plongée sous-marine les plus populaire de la région. Ariane et moi l’avons visité dernièrement, ce qui m’a amené à fouiller les internets à la recherche d’informations sur ce bateau.
Un peu d’histoire…
Le Rothesay était un navire à vapeur avec roues à aubes latérales, inauguré en 1867. Construit en bois, à St-Jean au Nouveau-Brunswick, d’une longueur de 193 pieds par 29 pieds de large, il a servi durant 32 ans. D’abord utilisé dans l’Atlantique, entre St-Jean et Fredericton il a ensuite été envoyé sur le fleuve St-Laurent où il a servi pour le transport de passagers entre Montréal et Brockville jusqu’à son naufrage.
Le naufrage
En 1889, il entre en collision avec un remorqueur, le Myra. Ce qui s’est réellement passé reste mystérieux. Les versions de l’histoire divergent quelque peu.
Save Ontario Shipwrecks, qui a conduit des recherches sur le navire explique que le Rothesay serait entré en collision avec le remorqueur, tuant deux personnes à bord de ce dernier.
Sur Scubapédia on peut lire que le Rothesay aurait coulé sur les lieux de l’accident et que la collision aurait causé deux morts sur le Myra.
Le Ottawa Divers Blog quant à lui, donne des informations un peu plus inédites avec deux articles issus des archives des journaux de l’époque. L’article de The Philadelphia Record écrit 2 jours après le naufrage nous dit que le Myra aurait coulé rapidement et que deux passagers du Rothesay se seraient noyés.
L’article du Toronto Daily Mail, publié deux ans après le naufrage nous apprend qu’un décès aurait plutôt eu lieu du côté du Myra. On apprend que le Rothesay aurait été ramené au rivage pour évacuer les passagers. Ça laisse penser qu’il aurait ensuite été ramené vers le large, à l’endroit où il a coulé définitivement et ça expliquerait pourquoi on ne retrouve pas de trace du Myra autour de l’épave. Le Rothesay aurait ensuite été vendu aux enchères, probablement pour les biens, les matériaux et le mobilier qui se trouvait à bord, puisque les étages supérieurs sont restés hors de l’eau durant plusieurs années. Tout aurait été pillé avant que son nouveau propriétaire n’en prenne possession.
L’épave
Après le naufrage, le pont et les étages supérieurs du bateau dépassaient au-dessus de l’eau. L’épave a fait partie du paysage durant de nombreuses années, jusqu’à ce que ce soit jugé trop dangereux pour la navigation. En 1901, le collège militaire de Kingston décide de régler le problème à sa façon en faisant exploser le centre du navire dans le cadre d’un exercice de dynamitage. Un peu plus tard, on enleva les morceaux qui dépassaient encore de l’eau avant de laisser l’épave aux oubliettes pendant 60 ans.
Le site a été redécouvert par un groupe de plongeurs de la société subaquatique d’Ottawa en 1964. Aujourd’hui, l’épave plus que centenaire se trouve passablement amochée. En plus de l’explosion, les glaces et le temps ont fait du dommage, mais l’épave vaut encore la visite. C’est d’ailleurs l’une des épaves les plus populaires de la région dû à l’accessibilité du site et de la tranquillité des eaux dans laquelle elle se situe.
Le site
Lorsqu’on roule sur la route 2, tout juste à l’ouest de Prescott, on croise une halte routière avec un espace aménagé pour les plongeurs. Le parc, qui se trouve directement en face de l’épave, comprend des bancs spécialement conçus pour y mettre nos bouteilles. Il y a aussi un espace pour se changer et un escalier pour nous permettre de descendre à la rive. L’aménagement est impeccable.
Plonger sur le Rothesay
À partir de la rive, on peut apercevoir deux bouées. La première est située à environ 100 pieds (30 mètres) du rivage, et la deuxième qui se trouve environ 500 pieds (150 mètres) plus loin marque l’emplacement de l’épave. Une corde installée à environ 20 pieds (6 mètres) de profondeur relie les deux bouées.
Pour nous rendre à l’épave, nous avons suivi les indications notamment de Scubapedia et Neptune, soit de nager en apnée jusqu’à la première bouée, de descendre le long du câble d’amarrage et de suivre la corde installée au fond jusqu’à l’épave. Étant donné la distance entre la rive et l’épave, c’est judicieux de traîner avec soi un marqueur de surface (un drapeau ou minimalement une bouée de plongée) et de bien prendre ses repères pour retrouver la corde pour le chemin du retour.
L’épave elle-même se trouve à environ 30 pieds (9 mètres) de profondeur. Quand nous y sommes allés, la visibilité était environ de 15 pieds et le courant était pratiquement nul. On dit toutefois qu’il peut y avoir un peu de courant à cet endroit-là. C’est le fleuve après tout… Il faut être prudent.
Ce qui reste à voir de l’épave se situe surtout à l’avant et à l’arrière. La partie du centre est très endommagée. On peut encore y voir les restants des roues à aubes, la chaudière, le gouvernail… on dit aussi que quelque part se trouve un coffre-fort dont la porte aurait été enlevée. Mais pour être bien franc, malgré qu’on ait eu le temps de faire le tour de l’épave 3 fois Ariane et moi, on n’a à peu près rien réussi à identifier lors de cette première plongée tant les dommages sont importants et la visibilité réduite. On a d’ailleurs ramené très peu de photos intéressantes tellement la visibilité était moyenne… L’arrière du bateau est la partie la plus impressionnante. Une partie du pont arrière est encore intacte.
Outre l’épave du Rothesay, nous y avons vu beaucoup de poissons: du brochet entre autres et deux gigantesques carpes qui devaient bien atteindre les 4 pieds de long… et ce n’est pas une histoire de pêche!
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Merci !
Merci! C’est fascinant toute les histoires que notre fleuve transporte !
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Merci 🙂